Idéalement, nous avons bénéficié d’un temps froid (-2°), mais beau et surtout sans vent, ce qui a bien arrangé les procédures de notre testeur, Cyrille Goncalves de Réseau Expertis 85.
Un petit peu de re-dite ne faisant pas de mal, je vous invite (à nouveau) à regarder l’excellente vidéo dédiée à l’étanchéité à l’air des bâtiments réalisée à Nantes par DuCôtéDesPros ou la page dédiée du site d’Adeline Guerriat.
Étaient donc présents hier matin, notre isoleur-étancheur, la société Bonneau, notre architecte Benoit Moreira de Detroit Architectes, votre serviteur et bien entendu, Cyrille Goncalves de Réseau Expertis 85.
Avant d’actionner la porte soufflante, nous avons commencés par obturer au scotch étanche les bouches de la ventilation, remplir les siphons des évacuations d’eau puis sommes passés dans toute la maison avec une jolie caméra pour une thermographie infrarouge.
L’objectif est de faire le point sur les ponts thermiques et fuites d’air parasites. La maison étant conçue pour éliminer les ponts thermiques, j’ai commencé à m’inquiéter en voyant du bleu surgir au pied des menuiseries … avant de me faire expliquer que la caméra utilise un facteur d’échelle pour bien visualiser les différences thermiques.
Ainsi, dans une pièce à 20°, la même couleur seras utilisée pour représenter un écart de 10° sur une échelle 10-30°, que pour un écart d’un degré sur une échelle de 19-21°. Me voici donc rassuré, d’autant plus que la différence la plus visible se fait entre le bois des menuiseries (chaud) et le sol béton (plus froid) … avec des écarts réels de température finalement très faibles.
On remarqueras tout de même de très très faibles fuites parasites sur l’une des manche d’entrée de la ventilation, sur la prise d’air extérieur du poêle et sur le barillet de la porte d’entrée.
Ayant déjà réalisés un test intermédiaire très probant, je me posais assez peu de questions sur celui-ci. Et pourtant, les conditions ayant beaucoup évolué, j’aurais dû être plus prudent.
En effet, le test précédent avait eu lieu dans une enveloppe vide, avec uniquement des scotchs étanches sur toutes les bouches, gaînes et tuyaux rejoignant l’extérieur.
Cette fois-ci, la ventilation et ses gaînes sont en place, de même que le poêle et toutes les évacuations d’eau usées … ce qui fait un paquet de sources de micro-fuites résiduelles en plus.
Pour rappel, le test du Blower Door consiste à mettre la maison en surpression, puis en dépression par paliers successifs de 10 à 82 Pascals pour ce test final destiné à la certification passive de la maison. Lors du test, la machine réalise une centaine de mesures par paliers pour réaliser ensuite une moyenne à 50 Pascals.
Les tests donnent une courbe en pression et en dépression. Ces courbes doivent être les plus linéaires possibles pour valider la performance continue de la maison et, malgré l’avantage de la surpression qui comprime les joints, ne pas être différentes de plus de 10% dans leurs résultats pour garantir une homogénéité du comportement.
L’objectif de ce test est d’être sous un renouvellement de l’air par fuite de 0,6 volumes d’air par heure à une pression de 50 Pascals selon le référentiel PassivHaus.
La gestion des paliers de pressions pour établir les mesures en dépression, comme en surpression se font entièrement en manuel par Cyrille Goncalves qui maîtrise, mais martyrise le touchpad de son ordinateur portable. En effet, le passage par la calibration automatique des paliers de pression est incapable de fonctionner devant le peu d’air entrant ou sortant par fuite forcée.
L’occasion d’apprendre que ces tests ne sont donc plus tout à fait aussi adaptés dans le cas de maisons aussi étanches que des maisons passives, contrairement au cas des maisons « basse-consommation » de type BBC pour la France. En effet, ces machines sont destinées à mesurer des fuites … qui n’existent presque plus dans une maison passive.
L’absence de vent est donc « salvatrice » pour ne pas perturber les calculs et permettre une prise de mesure correcte.
Au final, les mesures se font correctement et nous arrivons à 0,56 volumes d’air par heure. Ce qui représente, à l’échelle de l’ensemble de la maison, l’équivalent d’un trou de 55 cm2.
Toujours par comparaison, les fuites d’air dans une maison « standard » représentent une porte ou une fenêtre ouverte toute l‘année.
Que dire d’un résultat de test final à 0,55 volumes d’air par heure quand le résultat intermédiaire était de 0,28 volumes d’air par heure.
Tout d’abord, que nous sommes sous le seuil fatidique des 0.6 volumes/heure du critère Maison Passive et que, en conséquence, on est très satisfaits.
Ensuite, il faut préciser que la différence de résultat dépend également d’un calcul dont le volume de référence a changé puisqu’on est passé d’un volume « nu » pour le premier calcul à un volume « habillé » … avec faux plafond, murs, etc … pour le second.
En conséquence, même si la fuite était égale, à volume plus petit, le résultat est moins bon … CQFD … d’où une extrapolation de l’ordre de 0,4 volume/heure pour le test intermédiaire à enveloppe égale.
Et ces 0,15 volumes/heure de différence … où sont ils … et bien, dans toutes les micro-fuites citées plus tôt dans cet article, et toutes celles, infimes et non détectées restantes. Ce qui démontre bien la difficulté d’atteindre cet objectif d’étanchéité qui se retrouve à tous les niveaux du chantier.
A suivre …
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Comme vous aurez pu le voir dans notre galerie de photos, et comme confirmé par le titre de cet article, nous avons retenus un toit terrasse pour notre maison.
De toit terrasse. nous n’allons garder que le nom, puisque celui-ci n’est, ni destiné à accueillir une jolie terrasse, ni réellement plat.
Alors, pourquoi un toit terrasse ?
Historiquement par rapport à notre projet initial, le toit avait juste l’objectif de couvrir la maison puisque l’étanchéité à l’air et à l’eau devaient être assurées par la « serre« .
Le toit terrasse était donc la solution la plus simple et la plus économique puisque se « contentant » d’assurer l’isolation dans un sandwich de poutres et de plaques d’OSB.
Suite à quelques petits changements dans notre projet, la toiture a évoluée sous la même forme pour se ré-approprier son rôle « normal » de couverture de la maison.
Voici donc, en détail, la structure retenue pour notre toiture.
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On reste donc sur un complexe bois assez classique avec quelques particularités.
Tout d’abord, l’isolant principal ne se trouve pas dans un sandwich d’OSB.
En effet, le fait de passer la totalité de nos réseaux en aérien nous a imposé l’utilisation d’un faux plafond.
Disposants d’assez de hauteur (de 2m50 à 2m70 sous plafond), nous avons donc réservés 20 cm de passage, qui se sont avérés très pratiques pour la VMC notamment.
Le faux-plafond est fixé directement à des tasseaux vissés aux poutres à travers le pare-vapeur.
Viennent ensuite 22 cm d’isolant (toujours le Knauf Naturoll avec certificat de rendement), puis notre plaque de toiture en OSB.
Nous arrivons ensuite dans le domaine de Presqu’ile Etanchéité et d’Alexandre Hellouin qui a assuré l’étanchéité à l’eau et la fin d’isolation de la toiture.
Celui-ci a commencé l’étanchéité à l’eau dès l’OSB avec l’application d’une première couche de plaques d’enduits bitumineux, puis des plaques de toiture de 8 cm pour finir par deux couches croisées de plaques d’enduits bitumineux soudées à chaud.
A nouveau, ce complexe de toiture nous permet d’obtenir les (très bons) résultats suivants, que je continue à comparer avec les chiffres BBC / RT2005 présentés dans l’étude thermique :
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C’est également Presqu’ile Etanchéité qui nous met en place les jolies couvertines en inox sur les acrotères pour se rattacher au bardage polycarbonate et éviter les descentes d’eau sous celui-ci.
Ainsi que, pour finir, une élégante solution pour fixer des voiles solaires, destinées à nous protéger l’été, empruntées au monde du nautisme.
Etant légèrement en retard dans les articles, comme dans les photos, je complèterais rapidement via les galeries pour illustrer ces propos.
Pour conclure cet article technique, je peux vous dire que les travaux avancent très vite pour rentrer en mode « finitions ».
Au programme cette semaine, le cloisonnement intérieur pour laisser la place, dès la semaine prochaine, au plombier, à l’électricien, puis à la ventilation et au spécialiste du solaire … On sent la fin approcher à grands pas.
]]>Il n’auras échappé à personne que notre maison est une MOB, alias, une maison à ossature bois.
Devenu générique pour parler des maisons bois, ce terme couvre des réalisations tellement différentes qu’il n’en est que réducteur.
Et si le bois est choisi par de nombreux constructeurs passifs, ce n’est pas lié à une quelconque recommandation de la norme qui ne favorise aucun système constructif. Il suffit d’ailleurs de faire le tour des projets présentés dans les réalisations pour s’en convaincre.
Dans notre cas, il s’agit presque d’un hasard puisque nous avions laissés à Detroit Architectes la possibilité d’étudier toutes les solutions.
Ainsi, à l’étape du montage des murs, le chantier ne semble pas bien différent de celui d’une maison à ossature bois traditionnelle.
En tout cas, rien de visible à priori !
En effet, comme pour beaucoup de maisons bois pré-assemblées en usine, les Charpentiers du Bord de Logne font bien leur travail et la maison se monte en une petite semaine.
C’est en regardant de plus prêt la structure des murs que les différences apparaissent.
Je n’insisterais pas sur le bardage en polycarbonate qui est une des spécificité de notre projet, mais qui se retrouve de plus en plus dans des projets très variés.
Par contre, le sandwich Agepan puis ossature avec double épaisseur croisée d’isolant (Knauf Naturoll avec certificat de rendement) marque la différence avec des constructions plus standard.
La composition retenue permet de limiter l’inflation d’épaisseur des murs (35 cm) tout en apportant une très haute performance.
Je passe sur l’étape d’isolation, ainsi que celle d’étanchéité, couverte dans le dernier article et la galerie de détails.
Ce complexe de mur nous permet, au final, d’obtenir les (très bons) résultats suivants, que je continue à comparer avec les chiffres BBC / RT2005 présentés dans l’étude thermique :
Notre maison n’étant pas composée que de murs, le prochain article « technique » devrait donc être dédié aux menuiseries.
En attendant la mise à jour des galeries, l’électricien, le spécialiste des panneaux solaires, le plombier et le plaquiste sont passés ces derniers jours, ce qui donne ceci :
Intermédiaire car il est réalisé à mi-chantier, après la pose des gaînes, mais avant la fermeture des parois et le montage des cloisons.
Plutôt que de partir dans une longue explication hasardeuse, je vous invite à regarder l’excellente vidéo dédiée à l’étanchéité à l’air des bâtiments réalisée à Nantes par DuCôtéDesPros ou la page dédiée du site d’Adeline Guerriat.
Le fait que cette vidéo soit réalisée à Nantes n’est pas du tout un hasard, puisque l’on y présente WigWam Conseils, société spécialisée en formation à l’étanchéité et une réalisation de notre isoleur-étancheur, la société Bonneau.
A l’aide de la jolie machine ci-dessus, le test du Blower Door consiste à mettre la maison en surpression, puis en dépression par paliers, en descendant de 70 à 25 Pascals. Lors du test, la machine réalise une centaine de mesures par paliers pour réaliser ensuite une moyenne à 50 Pascals.
La détection des fuites d’air résiduelles ce fait à l’aide d’un fumigène que l’on passe à proximité des zones à risques pour les repérer et les colmater, si nécessaire.
L’objectif de ce test est d’être sous un renouvellement de l’air par fuite de 0,6 volumes d’air par heure à une pression de 50 Pascals selon le référentiel PassivHaus. La descente en dépression se passe bien. Les mesures se font correctement et nous arrivons à 0,23 volumes d’air par heure.
Soit l’équivalent d’un trou de 28 cm2 sur l’intégralité de la maison.
Par comparaison, les fuites d’air dans une maison « standard » représentent une porte ou une fenêtre ouverte toute l‘année.
Pour bien faire, Monsieur Bonneau ajoute un peu de mastic autour de tous les tuyaux présents dans la dalle et l’on reprend le test. Et là, plus rien. la machine refuse de fonctionner.
Il faudra une heure de tests divers, à toutes les vitesses du ventilateur, avec tous les filtres disponibles pour finalement obtenir des résultats … après avoir volontairement créés une fuite en ouvrant l’un des plus petit tuyau (diamètre 4 cm) …
Bilan, malgré une ouverture volontaire, malgré une mesure ratée à 50 Pascals (erreur de la sonde et donc une mesure au maximum), le test en surpression nous donne une moyenne à 0,34 volumes d’air par heure.
L’explication de ces problèmes successifs est simple :
Malgré les aléas précédents, la maison passe le test avec une moyenne établie à 0,28 volumes d’air par heure …
Le test final, plus pointu devrait nous donner des résultats plus proches du test en dépression, voire meilleur si les artisans à venir sur le chantier restent dans le respect des règles de colmatage et d’attention au pare-vapeur.
J’ai cru comprendre aujourd’hui que la société Bonneau avait déjà le record de France de l’étanchéité à l’air avec une maison validée à 0,25 … record peut être battu par lui même.
Je vous encourage à aller voir la sympathique maison Haute Performance Energétique Vendéenne d’Elodie et Julien. Bien que non certifiée, cette maison atteint dans les faits des performances de type Maison Passive tout en étant, comme notre projet, très raisonnable économiquement. J’en rajoute une petite couche en précisant que la maison a été isolée et étanchée par la société Bonneau.
Avant de continuer de décrire les étapes de notre chantier, j’adresse un grand MERCI et BRAVO aux intervenants qui ont permis cette première belle réussite et en particulier à Detroit Architectes, à Fiabitat et à nouveau à la société Bonneau.
Pour finir sur l’étanchéité à l’air et son importance, en neuf, comme en rénovation, je vous conseille la lecture de ce très bon article canadien.
]]>Le pourquoi une maison en bois feras l’objet d’un futur article, mais la question chaude du moment étant celle du type de structure, voici quelques uns de nos éléments de réflexion actuels.
Le permis de construire étant validé, je préfère vous rassurer, nous ne nous posons plus la question d’une maison en rondin ou en panneaux massifs. Des considérations esthétiques et/ou financières nous ont guidées sur ce choix depuis longtemps. Pour ne pas revenir directement sur tous les principes constructifs possibles avec le bois, je vous conseille les pages dédiées des excellents sites bois.com (ici) et atlanbois (là) pour notre région, mais ces structures existent partout en France.
[See image gallery at www.passive-eco.fr] Le principe retenu est celui de l’ossature bois car c’est à la fois la technique la plus utilisée (mieux maîtrisée) en France, la moins chère pour un projet comme le notre, mais également la plus souple en termes d’architecture.
Notre dilemne repose plus sur la méthode de mise en œuvre et la technique à choisir.
Lors de commandes précédentes, nos architectes ont déjà eu l’occasion de construire en utilisant des techniques de menuiserie traditionnelle et connaissent des professionnels motivés par un projet comme le notre. L’autre approche possible passe par une industrialisation des éléments sous la forme de caissons standards à assembler sur site en mode Lego.
On est donc entre :
[See image gallery at www.passive-eco.fr] [See image gallery at www.passive-eco.fr]
Un haut niveau d’industrialisation a notre préférence pour de nombreuses raisons :
Mais à contrario, il reste quelques « petites » interrogations :
A ces questions, on peut ajouter quelques lignes plus écologiques comme l’origine et la certification des bois, l’impact énergétique du transport, …
Nous avons déjà rencontré un menuisier motivé et un industriel qui nous semble intéressant (Ophi-Système). Nous attendons le résultat de l’étude de sol pour des devis plus finalisés, mais sommes encore en recherche sur LA bonne solution.
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